Voici la première recette D.I.Y. (« Do It Yourself » = « Fais le toi-même ») du blog, avec avec ce vinaigre fait-maison. En cuisine, on a malheureusement pris l’habitude, faute de temps, d’acheter tout prêt : pâte brisée, pâte de pistaches, mayonnaise, etc. En effet, les grandes surfaces regorgent de préparations qui, combinées les unes aux autres composent la plupart de nos repas.
Plus qu’un simple effet de mode, le « faire soi-même », est devenu ces dernières années une tendance profonde de notre société.
Revenir au b.a.-ba est très rafraichissant. C’est intéressant d’un point de vue économique, ça booste l’autosatisfaction et cela permet aussi de revenir aux sources et de cuisiner plus naturellement.
Je me suis lancée dans l’aventure du vinaigre fait-maison il y a deux ans, après une soirée arrosée où je me suis retrouvée avec plusieurs bouteilles de vin rouge ouvertes et pas l’occasion, ni l’envie, de tout finir les jours suivants…
Le vinaigre naît de la fermentation acétique déclenchée par une bactérie : l’acétobacter aceti. Plus simplement, il vous faut une « mère de vinaigre ».
La mère de vinaigre, c’est un biofilm produit par une colonie de bactéries lors d’une fermentation acétique destinée à produire un vinaigre.
Même si cette membrane n’est pas très ragoûtante, elle a pour intérêt de pouvoir être partagée et utilisée directement avec du vin dans un vinaigrier pour former un nouveau vinaigre.
Malheureusement, personne dans mon entourage n’avait de mère à me donner. J’ai donc décidé de la fabriquer toute seule.
Pour cela il vous faut un vinaigrier de bonne qualité.
J’ai opté pour un vinaigrier en grès couleur ardoise de chez Digoin (entreprise artisanale de fabrication de Grès et Poteries Culinaires depuis 1875), d’une contenance de 4 litres et garanti non poreux à vie. Il m’a coûté 69€. La moyenne des vinaigriers oscille actuellement entre 50 et 90 euros.
Les ingrédients pour fabriquer la mère de vinaigre sont simples :
- 2/3 de vin (de qualité)
- Et 1/3 de vinaigre (si possible un vinaigre non pasteurisé, on en trouve de plus en plus facilement, au rayon bio ou dans les épiceries fines).
FABRIQUER SON PROPRE VINAIGRE DE VIN
Mélangez le vin et le vinaigre dans votre vinaigrier et patientez…
Il faut compter 10 à 12 semaines pour obtenir une belle « mère de vinaigre », née de l’oxydation des deux éléments. Pendant ces 2 à 3 mois, laissez le vinaigrier dans un endroit tempéré (température moyenne d’une vingtaine de degrés). L’idéal est de déterminer un endroit où laisser votre vinaigrier car il est déconseillé de le balloter d’un endroit à un autre une fois que le vinaigre repose.
Enfin, vérifiez régulièrement votre préparation en soulevant le couvercle. Cela l’aérera et améliorera le processus d’oxydation. L’odeur de la mère en formation n’est pas neutre. Pas insoutenable, mais suffisante pour embaumer la cuisine pendant quelques jours. Aérez régulièrement votre pièce et dites-vous que le jeu en vaut la chandelle. C’est promis 🙂
Cependant, il se peut que, comme moi, vous vous retrouviez avec une nuée de moucherons autour du vinaigrier. Etrange… Ne dit-on pas qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre ? Pour éviter que des moucherons ne tombent dans mon vinaigrier, j’ai trouvé une astuce : j’ai intercalé une grille-couvercle anti éclaboussure (au rayon des poêles et des casseroles) entre le vinaigrier et le couvercle. Ainsi une ventilation permanente est assurée sans les bêtes flottantes inanimées en surface.
Au terme des 2 à 3 mois, vous trouverez une mère qui flotte en surface de votre vinaigrier.
Votre vinaigre est désormais prêt à être consommé !
L’idéal est de le prélever et de le stocker dans des bouteilles, puis de remplacer le volume tiré par une nouveau volume de vin rouge.
J’ai détourné 3 bouteilles vides d’huile Oliviers & Co que je remplis à l’avance.
Je surveille, de temps en temps, l’état de ma mère de vinaigre car cette dernière épaissi avec le temps et il est bon de la maintenir à une épaisseur constante. Aussi, je n’hésite pas à la dédoubler et à en donner un morceau à mes amis.
Enfin, pour ceux qui se lanceront prochainement dans l’aventure, sachez que les robinets en buis livrés avec les vinaigriers peuvent avoir la fâcheuse tendance de laisser échapper du vinaigre. Prévoyez une assiette sous votre vinaigrier et, si vous le souhaitez, remplacez le robinet par un bouchon de champagne qui aura le bon diamètre. Prélevez ensuite le vinaigre par le couvercle avec une louche.
A très vite pour de nouvelles idées DIY culinaires !
Crédit photo @Delphinn
Bonjour,
Je fais mon vinaigre depuis pas mal d’années, j’ai un vinaigrier en grès de 5 litres.
Je suis étonnée que vous parliez de » mouches » et de température d’une vingtaine de degrés.
J’ai suivi ce que faisait mon père, (lui avait un petit tonneau ), à savoir que j’ entrepose le vinaigrier dans la cave, aérée et entre 6 et 9 degrés l’hiver et 15/20 degrés l’été.
Je n’ai pas de mouches, juste un couvercle non hermétique sur le haut du vinaigrier.
Bonjour Martine,
Désolée de ma réponse tardive… j’avoue avec le confinement ne pas avoir été très présente. Merci beaucoup pour votre commentaire qui me confirme que la présence de ces moucherons (à l’époque) était étrange. Et quelqu’un m’avait alors conseillé de trouver un couvercle non hermétique. Depuis, je place une grille entre le pot et le couvercle pour assurer un passage d’air. Il se trouve que je vais recommencer prochainement la création d’une nouvelle mère. Je vais publier votre commentaire et posterai sans doute un nouvel article à ce sujet. Prenez soin de vous 🙂 Delphine
Merci beaucoup. Je fais mon vinaigre depuis des années. Je cherchais une recette pour le parfumer.
Cordialement
Bonsoir Marie-Paule
Merci pour votre retour. C’est toujours un plaisir de savoir quand les recettes ou les idées plaisent 🙂
À bientôt
Delphinn
Le problème de mettre le vinaigrier à la cave c’est qu’il va être à côté de la réserve de vin. Il me semble que c’est incompatible et que le vin risque de tourner… avec vous une expérience dans ce sens
Bonsoir,
J’ai toujours entendu qu’il ne faut pas mettre un vinaigrier à côté de vin de garde. Dans une cave sans vin, pourquoi pas, mais pas en compagnie de vos bonnes bouteilles 😉
A bientôt
😉
Delphinn
C’est complètement faux votre recette, la mère dont vous parlez est constituée de cadavres et de fientes des micro-organismes qui transforment l’alcool en acide acétique qui se trouvent a l’état naturel dans l’atmosphère.
Il suffit de rétablir un vin entre 8 et 9 ° d’alcool en rajoutant de l’eau
( soit pour 1 litre de vin a 12°; 12° divisé par 8°= 1.5 l de mélange vin + eau ) et laisser ce mélange a l’air libre avec une protection ( gaze pour empêcher les moucherons d’aigrir le vin ) ) sur le goulot de la bombonne .En 3 semaines le vinaigre est fait. Il faut un bon vin surtout pas madérisé. Le soutirage peut se faire par le robinet du vinaigrier, ou par aspiration dans le fond de la cuve avec un tuyau. Bon vinaigre.
Merci Gérard, votre méthode est sûrement bonne et vos conseils excellents. En revanche, ma recette fonctionne… ne vous en déplaise. J’ai recommencé de la même façon et j’obtiens un excellent vinaigre. Tous les chemins mènent donc à Rome et à son vinaigrier. Bonne cuisine à vous aussi
Très cordialement
Delphine