L’alimentation anti-endométriose : l’essayer, c’est l’adopter !

Régime anti-inflammatoire

À l’occasion de l’ouverture de la semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose, portée par l’association EndoFrance, je partage avec vous mon expérience, après 3 mois d’une bascule totale vers l’alimentation anti-endométriose (entendre anti-inflammatoire) indiquée pour les femmes atteintes d’endométriose.

Il est nécessaire avant toute chose, de rappeler que cet édito n’a pas vocation à servir d’ordonnance ni à justifier toute autoprescription. Comme moi, ne changez vos habitudes alimentaires qu’avec le soutien de professionnels de santé.

Comme de très nombreuses femmes, je souffre d’endométriose et traverse les cycles incessants de mal-être, d’inconfort, de douleurs et, parfois, d’incompréhension de mon entourage. (Pour ceux·elles qui ne connaissent pas cette maladie, une liste de ressources est donnée à la fin de cet article.)

J’avais lu par le passé l’excellent livre de Fabien Piasco : L’Alimentation anti-endométriose (qui en est à sa sixième édition), mais j’avais jugé – sans doute avec la même morgue ou inconscience que les fumeurs qui continuent d’allumer leur clope – que cela n’était pas (encore) pour moi.
Va comprendre…

Il faut dire que lorsque l’on aborde des sujets d’éviction pure, pour la gourmande et cuisinière que je suis, j’ai plutôt tendance à fuir qu’à avoir immédiatement envie de bannir purement et simplement des aliments.

Il ne faut pourtant jamais dire « jamais »…

Comme de nombreuses personnes, j’ai bien effectué depuis plusieurs années un premier virage flexitarien, que j’ai déjà évoqué à plusieurs reprises dans ce blog, en arrêtant de manger certaines viandes (veau et agneau par exemple), mais je n’avais encore jamais complètement cessé de cuisiner telle ou telle denrée.

Depuis le mois de septembre dernier, j’ai décidé de suivre un rééquilibrage alimentaire pour maigrir (certaines bonnes amies n’ont pu s’empêcher d’ironiser « encore! »…) Oui, comme on devient forgeron en forgeant, on réussit à perdre du poids et à le stabiliser en suivant des régimes. Certains, complètement débiles, je vous l’accorde, qui vous font reprendre encore plus que vous n’avez perdu. Cependant, nos échecs passés font nos succès futurs. Et, si l’on sait s’encadrer de professionnels, il est possible de réussir, un jour, à comprendre son corps et à changer la donne.

Mon parcours d’amincissement s’est avéré très positif. Seulement, après plus d’une dizaine de kilos perdus, l’endométriose dont je souffre m’a rappelée à l’ordre en fin d’année. J’ai, d’une part, cessé de perdre du poids, mais surtout les douleurs se sont intensifiées au point que nous avons dû remettre en cause le suivi alimentaire.

En effet, je suivais un protocole d’amaigrissement assez classique avec des produits laitiers et beaucoup de protéines animales : autant d’aliments à proscrire dans le cadre de ma pathologie.

Heureusement, la nutritionniste – à qui j’avais trop peu parlé de mon endométriose – a rectifié le tir et m’a soumise à un nouveau protocole. Cette alimentation anti-inflammatoire, je l’ai cette fois-ci vite intégrée et les résultats sont vraiment très encourageants sur le plan de la diminution des douleurs (et mon poids continue de descendre doucement).

*** Je rappelle ici qu’il s’agit d’une hygiène de vie et non d’un régime amincissant. Il se trouve que je l’ai adoptée alors que j’étais dans une démarche d’amaigrissement. ***

J’ai pu reprendre l’ouvrage de Fabien Piasco et j’ai depuis commandé celui de la naturopathe Aurélie Salvador, Endométriose, ma cuisine bienfaisante et naturelle, que j’attends de recevoir avec impatience !

L’ALIMENTATION ANTI-ENDOMÉTRIOSE EN DEUX MOTS

On supprime ou on limite au maximum :

  • les viandes rouges
  • la charcuterie
  • le sucre
  • le gluten
  • les produits laitiers
  • le poivre et le piment
  • l’alcool
  • les contenants plastiques et métalliques : film alimentaire, canettes et conserves (afin d’éviter les perturbateurs endocriniens qu’ils contiennent – bisphénol et phtalates)

On privilégie :

  • les fruits et légumes bio
  • on met l’accent sur les fruits rouges et les crucifères (brocolis, par exemple)
  • les aliments riches en oméga-3
  • pour les œufs on privilégie ceux des poules élevées aux graines de lin
  • le curcuma (pour une bonne digestion)
  • la cannelle (pour son action antidouleur)
  • le gingembre (pour la digestion et son action anti-inflammatoire)
  • le romarin (pour le foie et son action antidouleur)

Avec ce témoignage, j’espère vous encourager à essayer d’adopter cette nouvelle hygiène alimentaire, si vous aussi vous souffrez d’endométriose.
Si elle paraît a priori très contraignante – la preuve en est, j’avais jugé qu’il m’était impossible de sauter le pas –, elle s’avère au contraire vertueuse et permet réellement d’atténuer massivement certains désagréments.

Rétrospectivement, trois mois après avoir commencé, je sais désormais que je ne reviendrai pas en arrière. La viande rouge ne me manque pas du tout. Les produits laitiers (que je m’étais forcée à réintégrer à mon quotidien pour maigrir), non plus. Même au niveau du gluten, qui était très présent, dans mon quotidien, j’avoue ne pas souffrir de manque.

Mes douleurs ne sont pas envolées, mais l’aggravation systématique de mon état que je vivais avant les règles s’est très nettement atténuée et j’atteste au jour le jour d’un mieux-être certain.

En bonne gastronome que je suis, je prends aujourd’hui plaisir à découvrir le charme des légumineuses. Le mur contre lequel je butais intellectuellement s’est effondré et c’est un monde infini de possibles qui s’offre à moi désormais.

Si vous souffrez, n’hésitez plus à en parler ! Informez-vous. Partagez votre expérience. L’endométriose n’est plus un tabou.

Voici une liste de ressources utiles :

Association EndoFrance @EndoFrance www.endofrance.org

Site Ameli : comprendre l’endométriose

Ministère de la Santé : campagne nationale de lutte contre l’endométriose

Photo de couverture crédit @Delphinn