Ces petits trucs bêtes qu’on n’a plus le droit de gâcher

plus le droit de gâcher

Aujourd’hui, c’est la Journée nationale anti-gaspillage alimentaire. Le moment, donc, de se demander ce que nous pouvons faire quotidiennement pour arrêter de jeter des aliments. Alors, je ne vais pas me lancer dans une grande diatribe pour vous culpabiliser en vous disant que c’est mal et que vous « auriez dû« , ou « devez absolument » faire. Non. Je veux juste échanger avec vous ces petits trucs bêtes que j’ai adoptés tous les jours, parce que je me dis qu’on n’a vraiment plus le droit de gâcher ça

Pour ceux qui aiment les chiffres, le gaspillage alimentaire, en France s’élève –selon le ministère de l’agriculture (lien au bas de cet article) – à 10 millions de tonnes par an. Et là, pas besoin d’être agrégé en mathématiques pour comprendre que c’est trop… beaucoup trop…

Alors que pouvons-nous faire, à notre petite échelle ?

Je suis assez pragmatique et je suis convaincue que nos minuscules efforts du quotidien comptent. En d’ailleurs, quand bien même les enjeux nationaux ne nous intéressaient pas, quel intérêt y-a-t-il à nourrir nos sacs poubelles, faute d’avoir cuisiné à temps ce que nous avions acheté ?

Il faut bien entendu rappeler, pour commencer, que les dates indiquées sur les paquets sont à nuancer. Apprenons à faire la différence entre les mentions : « À consommer avant le … » ou « À consommer de préférence avant le… ». En effet, les abréviations DLC, DCR, ou DDM sont des indications très différentes les unes des autres…

  • DLC ou Date Limite de Consommation. Cette mention est à prendre au sérieux. Elle s’applique aux denrées périssables, dont la consommation tardive représente un danger pour la santé (viandes et poissons, par exemple). Elle équivaut à : « À consommer avant le … »
  • DCR ou Date de Consommation Recommandée. C’est la date qui est indiquée, par exemple, sur les œufs qui portent l’indication À consommer de préférence avant le… Même si la DCR est dépassée de quelques jours, ils sont encore utilisables. Leurs propriétés nutritives sont moins bonnes, mais ils peuvent encore être intégrés dans des préparations cuites (quiches, cakes, etc.)
  • DDM ou Date de Durabilité Minimale. Cette mention remplace, depuis 2015, l’ancienne DLUO (Date Limite d’Utilisation Optimale). En France, la vente des produits ayant dépassé la DDM n’est d’ailleurs pas sanctionnée. Cela indique juste le temps pendant lequel le produit est à son apogée pour être consommé en profitant de toute ses qualités.

 

Plus le droit de gâcher : ça commence avec les basiques !

Lait, crème, œufs, fromage râpé, vin…

Voici mes astuces pour ne plus gaspiller ces ingrédients de base.

 

Chapelure maison

La chapelure, c’est la solution pour transformer les biscottes fatiguées, les petits pains suédois un peu rancis, ou même les gressins !

Passez-les quelques secondes au mixeur, ou réduisez-les en chapelure, en deux minutes en les plaçant dans un sachet congélation fermé, puis en les écrasant avec le rouleau à pâtisser.

La chapelure se conserve parfaitement, dans un bocal hermétique, pendant des mois.

Vous pouvez l’utiliser ensuite pour paner viandes et poisson, ou pour recouvrir un gratin.

 

 

Du râpé toujours congelé !

Étant donné que ma consommation de fromage râpé a considérablement diminué ces derniers temps – régime oblige – j’ai tout simplement arrêté de conserver le râpé au réfrigérateur. Désormais, il passe directement de mon panier de courses au rayon de mon congélateur. Je sors uniquement la quantité nécessaire à ma recette, et le tour est joué ! C’est terminé… Je ne découvre plus jamais de sachet moisi…

 

Lait et crème : adopter les bonnes quantités

 

Pour les produits laitiers, que je n’utilise pas tous les jours, j’ai considéré les quantités dont j’avais réellement besoin, au quotidien. J’ai découvert qu’il valait mieux que j’achète la crème en petits paquets de 20cl. Pour le lait, j’ai toujours du lait demi-écrémé et entier en bouteilles longue conservation, pour la pâtisserie et la cuisine. Sinon, j’ai toujours quelques petites bouteilles de 50 cl, pour offrir du lait à mes amis le matin. Sinon, depuis peu, je congèle lait et crème, avant qu’ils arrivent à échéance et je les utilise dans des préparations cuites.

 

Les œufs

Pour les œufs, quand la date de consommation recommandée arrive, pas de panique. On peut encore les faire cuire. Les œufs durs se conservent ensuite encore 1 semaine. Étant donné que je pâtisse beaucoup, je me retrouve souvent avec des blancs ou des jaunes d’œufs non utilisés. Je congèle les blancs pour des préparations ultérieures. Quant aux jaunes, je les réintègre à d’autres recettes. Je prépare souvent, avec les œufs restants, une ou deux pâtes à tarte d’avance, que je congèle ensuite.

Pour rappel, voici préparations pour écouler les jaunes d’œufs : Mayonnaise… Pâte sablée… Crème anglaise, pâtissière, brûlée ou glacée… Brioches et biscuits sablés (shortbread, palets bretons, etc.).

 

Quand je congèle, je pense toujours à bien noter la date à laquelle j’ai congelé l’ingrédient ou la préparation.

Le vin

 

Le vin est également concerné par le gaspillage.

À la maison, hors de question de jeter une goutte de vin dans l’évier !

J’ai adopté, depuis longtemps, le recyclage et je transforme le vin en un délicieux vinaigre maison.

Investissez dans un vinaigrier, prenez un morceau de mère à des amis qui font leur vinaigre eux-mêmes, ou même fabriquez votre mère pour démarrer votre production.

Pour la méthode, suivez ce lien vers mon article DIY Vinaigre.

 

Soyez curieux

J’avais acheté, l’autre jour, un paquet familial de Philadelphia cream cheese, alors que la recette de cheesecake ne nécessitait que la moitié.

Plutôt que de laisser le fromage frais pourrir dans mon réfrigérateur, j’ai regardé si je pouvais le congeler.

Alors j’ai cherché et j’ai lu que, oui, je pouvais, mais que la texture allait changer. Comme vous le voyez sur la photo il est effectivement granuleux.

Je savais, en le plaçant au congélateur, que je l’utiliserai prochainement, en l’intégrant à un cake aux courgettes que je fais très souvent.

Ce sont donc 4 œufs proches de la DCR qui ont été fouettés ce midi avec le fromage frais surgelé.

J’ai même ajouté quelques feuilles de basilic que je conservais, emmaillotées dans du papier absorbant.

Voir mon post : Astuces de chef pour garder les herbes fraîches.

 

Comme disait Antoine Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »…

 

Adaptez les solutions à vos habitudes et votre alimentation

Bien entendu, je partage avec vous ce qui est valable pour mon mode de vie. Car, peut-être, cela vous donnera ne serait-ce qu’une nouvelle idée pour mieux consommer. La solution, pour moins gaspiller, commence de toutes les façons au moment où nous poussons notre caddie et achetons les ingrédients.

Souvent, je lis (ou traduis) des livres très directifs, qui vous imposent une liste d’ingrédients « à avoir absolument dans vos placards !!! »…

Or, plus je cuisine, et plus je me rends compte qu’il ne sert à rien d’avoir des tiroirs débordants d’épices, puisqu’elles ont une « durée de vie » plutôt courte et perdent très vite leur couleur et leur saveur. À quoi bon acheter un grand sachet de curry si vous n’ajoutez cette épice dans vos plats qu’une seule fois tous les 6 mois ?

Considérons plutôt les ingrédients que nous utilisons vraiment quotidiennement et veillons à ne plus les gâcher. Nous avons à notre portée des solutions de conservation (congélation), mais aussi de transformation et de recyclage (compost, lombricompost, etc.), et puis, pour finir les bonnes vieilles recettes de grand-mère. Ainsi, un yaourt entier oublié dans mon frigo, terminera sa vie dans mon évier (où ses bactéries travailleront à éliminer les mauvaises odeurs), plutôt que d’être jeté et inutile dans ma poubelle.

Le sujet est vaste et nous pourrions échanger nos solutions anti-gaspi… N’hésitez pas à partager, ci-dessous, vos idées. La discussion est ouverte 😉.

 

Lien vers le site du ministère de l’agriculture, pour la Journée nationale anti-gaspillage alimentaire.

 

Crédit photo @Delphinn